Avec Paulo Rodrigues, Maud Liesenberg Et Guibert Terlinden
La conscience de notre fin fait jaillir de nombreuses interrogations, qui trop souvent ont été écartées de notre quotidien. Ce surgissement peut générer une souffrance aiguë qui dans notre contexte contemporain peine à être pleinement adressée.
Cette seconde journée des Temps Mort se propose de dresser un état des lieux de la crise existentielle de la fin de vie, avec de premières propositions pour y répondre.
Né en 1956, Guibert Terlinden est prêtre diocésain depuis 1982. Diplômé en psychologie clinique de l’Université catholique de Louvain en 1983, il a travaillé dix ans dans différentes paroisses du Brabant, à Paris et à Bruxelles, ainsi qu’une année en tant que chercheur en faculté de psychologie à l’UCLouvain, en psychologie de la religion.
Guibert Terlinden a exercé 31 ans en tant qu’aumônier auX Cliniques universitaires Saint-Luc et sur le campus de l’UCLouvain à Woluwe. Il est également formateur-enseignant dans le domaine du soin et de la pastorale.
Les patients en fin de vie y arrivent bien souvent impréparés. La culture de notre temps a fait de la vulnérabilité un événement à combattre et, dès lors qu’on arrête les soins curatifs, le combat est envisagé comme perdu d’avance. La mort, le plus souvent, n’a alors été qu’effleurée puis déniée. Comme la cigale de la fable, on se trouve alors bien dépourvu. Il faut changer de logiciel. Issues de notre expérience, nous proposerons quelques intuitions partagées avec patients et soignants.
Maud Liesenberg est psychologue clinicienne depuis 2005. Elle a d’abord travaillé en milieu hospitalier dans l’équipe mobile de soins continus et soins palliatifs des cliniques
universitaires Mont-Godinne. En 2009, après avoir travaillé sur la prévention du burn out pour les soignants travaillant en soins intensifs à Genève, elle intègre la Plateforme de concertation en Soins Palliatifs du Brabant Wallon.
Elle donne actuellement des formations dans le cadre des soins palliatifs et assure ainsi la diffusion de cette philosophie de soins.
«On ne sait plus rien faire pour moi… Le corps médical m’a abandonné… », « Comment voulez-vous que j’avance quand je sais que je n’en ai plus que pour 6 mois, un an tout au plus ?! », « On me regarde avec pitié, je vois la peur dans le regard de mes proches » …
Autant de témoignages qui démontrent le bouleversement intérieur que les personnes dites « palliatives » ou « en fin de vie » peuvent vivre. Au-delà de la douleur physique, la souffrance des patients est souvent diffuse et touche plusieurs sphères importantes de la personne (physique, psychologique, sociale, familiale et spirituelle évidemment). Prendre cette « total bain » en considération est primordial pour pouvoir accompagner la personne dans ce chemin de fin de vie propre à chacun.
Doctorant en théologie, Paulo Rodrigues a été assistant-chercheur à la Faculté de théologie de Louvain et est membre de l’Institut de recherche Religions, Spiritualités, Cultures et Société (RSCS). II a obtenu un Master en Pédagogie universitaire de l’Université de Louvain et un Master avancée en Bioéthique de la Katholieke Universiteit leuven. Actuellement, il termine un doctorat en sciences biomédicales sur les questions de bioéthique de la fin de vie à la KU Leuven.
Confronté à la crise de la fin de vie, le patient se doit d’affronter ses limites et la finitude inhérente à tout être humain. Si la crise qui alors s’instaure est une opportunité, elle se présente souvent sous le signe d’une souffrance existentielle et d’une crise spirituelle qu’il ne faudrait pas négliger.
En quoi consiste la souffrance existentielle et quelles sont ses caractéristiques ? Comment la diagnostiquer et l’évaluer ? De quels moyens dispose-t-on pour la soulager et l’accompagner ? Cette communication vise à approfondir ces questions en essayant de les situer dans une approche multidisciplinaire où la clinique, la philosophie, la théologie et l’éthique sont convoquées pour rendre compte de la complexité de la souffrance existentielle en fin de vie.